Pisciculture en étang

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Sketch diversified pond farming, Bolivia. Drawing: M. Verweij, SNV. Netherlands Water Partnership.

«Avant d’avoir ces étangs de pisciculture, nous ne pouvions seulement faire de l’élevage à la saison humide et tout le monde migrait pour gagner de quoi survivre. Aujourd’hui, avec ces étangs, nous pouvons travailler sur nos propres terres, toute l’année, et nous produisons un excédent à vendre sur le marché. Ces étangs nous donnent espoir pour notre communauté et nos enfants.» a indiqué Máximo Gonzales dans le numéro d’avril 1996 de la newsletter de l’ILEIA (Maita et Verweij 1996).

Etant donné le manque d’autre sources permanentes d’eau, les étangs de pisciculture sont devenus une source d’eau pour l’usage domestique, pour abreuver les animaux, pour une irrigation supplémentaire des cultures estivales et pour l’irrigation à petite échelle des cultures très précieuses de la saison sèche. L’eau des étangs familiaux sert à irriguer jusqu’à 0,25 hectare de terres agricoles où sont cultivés des oignons, du persil, des tomates, des haricots et d’autres légumes. Certains fermiers ont même suffisamment d’eau pour faire pousser des arbres fruitiers. On protège généralement la zone irriguée et l’étang de pisciculture du bétail en construisant des clôtures autour avec des branches épineuses, du fil barbelé et des murs en pierres ou en briques. La surface ainsi protégée peut atteindre de 0,3 à 4 hectares.

Bien que les différentes organisations locales possèdent des méthodologies de travail et des modèles d’étang différents, elles échangent des idées entre elles, dont une consiste à encourager les fermiers à consacrer 10% à 30% de leurs dépenses à la construction d’un étang. Certaines organisations choisissent de construire des étangs à usage collectif, mais (étant donné que des problèmes de propriété et de maintenance se posent) les étangs individuels s’avèrent être la meilleure option.

Histoire et situation actuelle

Les premiers étangs de pisciculture en Bolivie remontent aux années 1980, lorsque les « k’hichas » (de petits réservoirs creusés par les fermiers) ont été élargis à l’aide d’un lourd équipement. L’eau de pluie est collectée dans ces étangs de pisciculture, tirant avantage de l’eau s’écoulant sur les terrains en pente ou de l’eau d’un cours d’eau proche lors des périodes de pluie. L’eau des étangs est utilisée pour l’irrigation et les poissons.

Ces dernières années, les zones irriguées ont grandi considérablement et la production s’est intensifiée grâce à l’augmentation du nombre et de la taille des étangs. Dans la communauté d’Aiquile, par exemple, plus de 1000 nouveaux étangs ont été construits dans les années 1990. Aujourd’hui, bon nombre d’organisations gouvernementales, de municipalités, d’ONG et d’organisations paysannes creusent, à l’aide de tracteurs de déblaiement, des hectares d’étangs de pisciculture dans de nombreuses communautés boliviennes. Beaucoup de modèles différents sont utilisés pour la construction de ces étangs.

Les étangs de pisciculture sont aujourd’hui encouragés partout après des expériences réussies en Bolivie. Plus les étangs et les étangs de pisciculture sont largement connus, plus ils sont acceptés.

Conditions appropriées

Assurez-vous que le sol n’est pas détérioré ou érodé. Si vous prévoyez de hauts rendements à vendre, assurez-vous que le marché a besoin de pareilles quantités.

Construction, mise en fonctionnement et maintenance

Etang de pisciculture diversifié. Dessin : Verweij, 2001.

La construction de l’étang prend en moyenne 14 jours-homme.

A prendre en considération

Lors d’un atelier, les fermiers ayant accès à des étangs de pisciculture ont listé les demandes d’amélioration suivantes :

1. Les organisations paysannes/communautés (la production et le marketing, la sensibilisation aux valeurs collectives). 2. La gestion du sol et de l’eau (la planification agricole, les pratiques de conservation du sol et de l’eau, les canaux d’irrigation, le contrôle des rigoles). 3. La Lutte intégrée (formation, développement de pratiques locales). 4. Le marketing (chercher des marchés pour les produits locaux et des opportunités pour les nouvelles récoltes, établir des relations avec les sociétés, chercher et créer des opportunités). 5. La gestion financière (emprunts, aide pour calculer les coûts de production).

On a noté une recrudescence de la demande de soutien technique depuis le lancement de la construction d’étangs de pisciculture. Souvent, les fermiers commencent à y prêter attention seulement quand ils rencontrent de réels problèmes. Par exemple, la demande de graines de haute qualité n’arrive qu’après que de nombreuses maladies se soient propagées. Pourtant, les fermiers expriment leur besoin d’un suivi holistique selon une perspective paysanne. Une fois le problème du manque d’eau résolu, les questions fusent concernant une production plus durable, écologique et saine en appliquant des méthodes intégrées de gestion de la fertilité du sol et des parasites.

Les fermiers ont travaillé sur l’aspect productif et se tournent vers la fabrication, la transformation et la vente de leur produits, ce qu’ils ne peuvent pas faire seuls. Le développement de la communauté paysanne signifie que tous ces aspects doivent être travaillés. Quiconque tente de soutenir ce processus a l’obligation morale d’aller au-delà des étangs de pisciculture et des packs technologiques. C’est pourquoi les scientifiques agricoles et les instructeurs ruraux d’aujourd’hui doivent comprendre de manière plus complète l’agriculture durable et la chaine de production alimentaire.

Coûts

  • Matériel: étang de 1000 mètres : 186-1489 euros7

Les coûts des étangs passent de 279 euros pour un petit étang simple d’environ 300 m3 à 1 860 euros pour un étang plus grand et sophistiqué et à plus de 3722 euros pour un étang de 5 000 m3. Les ententes de financement diffèrent selon les organisations. Les fonds proviennent de la municipalité locale, du gouvernement national ou d’une agence de financement étrangère. Les fermiers paient normalement en avance une contribution correspondant à 10-20% des coûts totaux.

Capital social

L’expérience a prouvé qu’il est fondamental de renforcer l’estime personnelle des fermiers avant qu’ils puissent faire quelque chose pour améliorer leur situation. Ils doivent prendre conscience de la valeur de leur savoir-faire, de leurs compétences et de leur potentiel. Ils doivent aussi réaliser qu’ils sont capables d’opérer des changements. Les fermiers peuvent évaluer des exemples et des alternatives et les appliquer, à condition qu’ils aient les informations, les moyens de production, les instruments nécessaires et, surtout, qu’ils aient confiance en eux. Le capital social est reconnu comme une condition préalable à un travail collectif dans le cadre d’un processus de changement.

Le capital social, en termes d’estime de soi, la crédibilité des agents de soutien impliqués, le respect mutuel, la confiance entre les familles de fermiers et les organisations de soutien ainsi que le partage des expériences et des responsabilités sont nécessaires pour obtenir des résultats tangibles.

Expériences de terrain

Une fois l’eau disponible, une partie des nouveaux utilisateurs de l’étang de pisciculture (environ 25% des fermiers dans la région opérationnelle de CORACA) se concentrent sur les cultures d’oignons, de tomates et de pommes de terre pour le marché. Ces fermiers ont tendance à cultiver intensément une ou deux plantes et laissent ensuite la terre en jachère après la récolte, lorsque l’eau se tarit. Leur système de production est intensif et les rendements sont élevés : plus de 40 tonnes de tomates par hectare et 30 tonnes d’oignons. Sans beaucoup d’aide extérieure, ils vendent leurs produits dans leur propre ville ainsi que dans Sucre et Cochabamba. En 1999, lorsque les prix de la tomate étaient hauts, les cultivateurs de tomates gagnaient plus de 1675 euros pour 2 000 m2, dépensaient 395 euros en engrais, pesticides et en transport. Ils n’avaient jamais eu autant d’argent auparavant et ont amorti leur investissement de départ en un an ! Or, les prix ne sont pas toujours aussi élevés et de plus en plus de fermiers commencent à connaître des problèmes économiques et écologiques liés à la monoculture.

Manuels, vidéos et liens

Remerciements