Finger pond (French version)
Les finger ponds utilisent des techniques innovantes pour améliorer la productivité naturelle des zones humides et des plaines d’inondation. Ils (une étendue d’eau plus petit qu’un lac) correspondent à des étangs agrandis artificiellement de 5 à 12 mètres de long qui s’étendent dans une zone humide comme des doigts. Les finger ponds sont creusés en amont de zones humides ou de plaines d’inondation naturelles et sont recouverts de plastique PVC afin d’empêcher l’eau de s’écouler. Ils se remplissent lors du cycle de crue et piègent les poissons quand l’eau baisse. Les poissons sont élevés dans les étangs lors de la saison sèche et peuvent constituer une source supplémentaire de protéines pour les communautés locales. Les étangs peuvent être enrichis avec de l’engrais. La terre entre les étangs est destinée aux cultures saisonnières. Des projets pilotes avec des finger ponds sont réalisés pour évaluer leur potentiel de productivité, d’adaptabilité et de durabilité en prenant en compte les aspects naturels et socio-économiques. L’eau qui s’écoule ou s’évapore est maintenant stockée dans ces finger ponds durant la saison sèche. Les inondations annuelles offrent l’occasion de réaliser de l’aquaculture, de l’élevage de poissons et de la culture de plantes à petite échelle grâce à l’irrigation.
Contents
Conditions appropriées
- Des zones humides et des plaines d’inondation où l’eau est collectée naturellement.
- La situation morphologique locale dicte les exigences spécifiques, les coûts et le temps nécessaires pour creuser les étangs.
Avantages | Inconvénients |
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- Les finger ponds permettent l’élevage de poissons - Ils procurent des protéines animales |
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Construction, mise en fonctionnement et maintenance
- La maintenance consiste à nettoyer ou à ôter la boue des étangs en nettoyant le fond des étangs.
Coûts
Les coûts dépendent de l’emplacement et de la taille des étangs.
Expériences de terrain
En 2005, une étude des finger ponds menée par les habitants d’Afrique de l’Est visait à :
- Etablir des critères pour des rendements de pêche optimaux,
- Evaluer les bénéfices socio-économiques, et
- Développer et utiliser un outil de production piscicole pratique avec des lignes directrices.
Le but de l’étude
Les étangs se trouveront dans six villages de trois pays (l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie, deux villages dans chaque pays) afin d’évaluer les rendements piscicoles sous certaines conditions sociologiques et environnementales. Dans chaque village, nous évaluerons les effets de la végétation supplémentaire en bordure et de l’ajout d’engrais sur un plan entièrement factoriel, avec un total de 24 étangs.
La pêche contrôlée durant la saison sèche constituera une source de protéines pour le village et pour le commerce. La construction des finger ponds, la culture, les soins et la maintenance ainsi que les enregistrements en matière de poissons attrapés, de récoltes, d’ajouts d’engrais, d’agriculture générale et de marketing seront cogérés par des villageois ayant reçu une formation et un encadrement.
Le programme de recherche de quatre ans (i) évalue les systèmes pour un développement potentiel au sein des stratégies d’« utilisation judicieuse des zones humides » et (ii) vise à comprendre les processus écologiques qui régissent la production dans les systèmes de finger ponds.
Le projet inclut des études sur l’eau et les équilibres nutritifs, les réseaux alimentaires isolés dans les étangs, le rendement piscicole et les possibilités de l’optimiser, les modèles pour évaluer la durabilité et la productivité des réseaux alimentaires ainsi que les coûts socio-économiques et les bénéfices.
Nous vérifierons les hypothèses suivantes :
- Les finger ponds améliorent le potentiel de pêche des zones humides au bénéfice de la population locale;
- Les cycles d’inondations ont des conséquences sur les rendements piscicoles ;
- L’ajout d’engrais et
- L’augmentation des zones d’interface végétation/eau favorise les rendements piscicoles ;
- L’agriculture surélevée saisonnière destinée à la production alimentaire est avantageuse.
Les résultats de l’étude
La principale limite à la productivité des finger ponds a été la forte turbidité, notamment dans les régions ougandaises, qui restreint la productivité du phytoplancton et du périphyton. Une grande partie des rendements ont découlé de la naissance de tilapias dans les étangs. L’impact environnemental des finger ponds en termes de destruction de l’habitat, de lessivage des nutriments et de vecteurs de maladies s’est avéré généralement faible. Aucun renforcement des vecteurs de maladies humaines, comme les schistosomes ou les moustiques, n’a été observé.
Concernant les avantages pour les moyens de subsistance, les finger ponds à Kusa (Kenya) ont contribué aux ressources naturelles, physiques, humaines et sociales de la communauté. Lors du projet, les bénéfices financiers des étangs pour les communautés ont été limités car la plupart des poissons étaient consommés par les ménages. Or, en termes de revenus, les finger ponds ont été comparables à d’autres activités agricoles réalisées par les ménages, telles que la culture des légumes. En s’appuyant sur les rendements expérimentaux atteints et sur l’hypothèse qu’un ménage possède un étang, les finger ponds procurent potentiellement environ trois kilos de poisson par personne et par an pour l’alimentation des ménages (soit l’équivalent de 38% de la consommation actuelle en Afrique).
Manuels, vidéos et liens
- Water-Smart Agriculture in East Africa, un effort collaboratif mené par CARE, GWI, IWMI, et CGIAR. Un recueil de 321 pages pour améliorer la gestion de l’eau pour les petits fermiers.
- INTEGRATED POND AQUACULTURE IN LAKE VICTORIA WETLANDS
- Roland Bailey, Rose Kaggwa, Julius Kipkemboi, and Hieromin Lamtane. Fingerponds: An agrofish polyculture experiment in East Africa.
Remerciements
- The Fingerponds Project. UNESCO-IHE, 2001-2006.
- Patrick Denny, Julius Kipkenboi, Rose Kaggwa, and Hieromin Lamtane. The Potential of Fingerpond Systems to Increase Food Production From Wetlands in Africa. INTERNATIONAL SCIENTIFIC PUBLICATIONS, NEW DELHI. 2006.