Surangas

De la terre est retirée et amenée à l’extérieur. Tout au bout se trouve la bouche du suranga, où l’eau coulera. Ce suranga, qui mesure déjà 45 mètres, n’a pas encore atteint l’eau. Le rayon de lumière qui vient de l’extérieur est reflété grâce à un miroir. Des bougies sont également utilisées. Photo: India Together

Le suranga (also Surangam ou thurangam) (ou tunnel de puits) est un système traditionnel de gestion de l’eau utilisé pour fournir une offre fiable d’eau pour les ménages et l’irrigation à Kasargod, dans le district de Kerala, et à Daksin, dans le district de Karnatake (Inde). Un suranga consiste généralement en un tunnel creusé dans la pente d’une colline de latérite à environ 30 à 40 mètres et utilise la force gravitationnelle pour extraire de l’eau du sol et la collecter dans un réservoir de stockage. Étant donné que les deux localités se trouvent sur une colline de latérite escarpée et inégale, le forage s’avère difficile et coûteux ; les surangas sont donc considérés comme une option relativement abordable.

Deux types de surangas existent : ceux creusés dans le sol au moyen de tuyaux galvanisés dans le sens horizontal à partir de l’endroit où l’eau s’échappe (connus sous le nom de addaboru en kannada), et ceux constituant en un tunnel creusé horizontalement à taille d’homme où l’eau s’écoule puis est collectée dans un réservoir.

Histoire

Bien que l’origine exacte des surangas dans la région est inconnue, ceux encore employés aujourd’hui ne datent pas plus d’un siècle. Des structures similaires, appelées qanats, peuvent être aperçues dans certaines régions iraniennes. On raconte que les commerçants voyageant sur la Route de la soie ont diffusé la technique de construction des qanats de l’ancienne Perse en Inde, en Chine, en Arabie saoudite, en Afrique du Nord, en Espagne, à Chypre et aux Canaries. La plupart des surangas de la région ont été construits dans les années 1950. Selon des études, on compterait environ 5 000 surangas à Kasargod, dans le district de Kerala, et à Daksin, dans le district de Karnatake.

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Construction, mise en fonctionnement et maintenance

Ce raccordement au suranga souterrain était utilisé encore récemment. Photo: Shree Padre.

La construction des surangas a été menée par des personnes possédant un savoir indigène transmis de générations en générations. Le courant d’eau est détecté en prenant en compte la pente, l’élévation, la croissance de certaines plantes hydrophiles, comme la dhoopada mara (Vateria indica), le basari mara (Ficus virens) et l’uppalige mara (Macranga indica), les termitières et la texture du sol. Le courant d’eau peut aussi être détecté par des travailleurs habiles, qui plaquent l’oreille au sol la nuit pour savoir si de l’eau est présente et quelle est sa direction. L’utilisation de la radiesthésie et de la sorcellerie est également courante pour détecter un courant d’eau.

Une fois le courant détecté, le suranga est creusé par des travailleurs manuels ou par les habitants des villages eux-mêmes au moyen d’outils de creusage improvisés, comme des pioches-haches et des cales. Le creusage a lieu principalement durant la saison sèche, entre février et mai, pour éviter que les parois ne s’effondrent en raison de la moisissure dans le sol. Les tunnels sont généralement rectangulaires ou en forme de dôme et prévoient la place pour qu’un homme travaille et passe facilement. Ils sont réalisés sur une pente descendante afin d’utiliser la force gravitationnelle pour collecter l’eau qui s’échappe. Lors de la construction, un revêtement est installé sur les parois pour empêcher que ces dernières ne s’effondrent du fait d’un sol meuble ou mou. Un suranga moyen mesure 26 mètres, mais des surangas de 250 mètres ont été enregistrés. Des puits d’air sont construits le long des surangas pour procurer de l’air frais et expulser les gaz empoisonnés.

Les surangas peuvent être indépendants ou reliés les uns aux autres. L’eau peut ainsi être collectée en se servant d’une petite barrière temporaire ou d’un barrage de boue, puis peut rejoindre un réservoir ou un puits de stockage en passant dans un tuyau en plastique ou en bambou. Ensuite, l’eau est acheminée vers les fermes grâce aux méthodes de siphon, en créant des aqueducs, au goutte à goutte ou à d’autres méthodes d’irrigation.

Manuel, vidéos et liens

L’eau qui s’écoule du suranga (voir l’ouverture sur la pente) est utile pour boire ou laver la vaisselle. Photo: India Together

Remerciements

  • Wikipédia, Suranga. Vous trouverez l’ensemble des références pour cet article sur Wikipédia.